25/07/2017
Un verre pour chaque vin ?
Et si on n'en choisissait qu'un? Les verres imaginés pour déguster les vins rouges sont relativement larges. On y pense peu, mais pour révéler les arômes il faut pouvoir faire tourner le vin sans en renverser la moitié. Leur taille est raisonnable pour permettre au vin de mieux s'oxygéner et aux arômes de se développer. Ces dernières années, on a vu fleurir des verres capables de contenir une bouteille entière. Pas besoin d'aller jusque là ! L'ouverture, elle, est assez grande: vous pouvez y glisser votre nez, une ouverture plus petite pour les vins blancs. D'une manière générale, les verres à vin blanc sont moins larges que les verres à vin rouge. La raison est simple: un vin blanc n'a pas besoin de tournoyer dans le verre pour révéler son bouquet. C'est là encore une question d'oxygénation: certaines appellations perdent en nuances au contact de l'air. On choisit donc des verres à l'ouverture plus petite, qui concentrent les arômes. Le design joue sur le goût. Selon la forme de l'ouverture et celle du calice (la partie qui reçoit le vin, qu'on appelle aussi ballon), le vin est dirigé vers différentes zones de la langue. Acidité, amertume, côté sucré… à chaque partie de l'organe correspond une sensation. Les verres au ballon très resserré vers le haut nous obligent à lever un peu la tête et dirigent le vin rapidement vers le fond de la bouche où on perçoit l'amertume et l'acidité. A éviter donc pour des vins jeunes! Les verres plus évasés dirigent le vin sur le bout de la langue et augmentent ainsi la sensation de sucrosité: ce type de verre convient aux vins naturellement chargés en acidité comme le Pinot
noir ou aux vins très tanniques pour qui ce rééquilibrage est bienvenu. Le verre ovoïde, avec son calice légèrement évasé et son ouverture légèrement resserrée, dirige le vin vers le centre de la langue pour accentuer son acidité : il mettra en valeur un
Gewürztraminer, un Muscat ou un Pinot gris. La forme tulipe ouverte, intensifie le côté fruité des vins plus jeunes : idéal pour un Riesling ou un Sauvignon blanc. Enfin, le champagne se déguste dans des flûtes. Hautes et resserrées, elles permettent aux bulles d'éclater sur le bout de la langue et non dans le verre !
Un verre unique,
Sachant cela vous pouvez maintenant imaginer votre verre universel. Il doit pouvoir révéler un vin rouge comme un vin blanc ou un champagne, sans les transformer. Vous hésitez ? Allez on vous aide.. Il a donc un calice assez large pour pouvoir faire tournoyer le vin rouge et libérer les arômes d'un Bordeaux comme d'un Bourgogne, sans être trop imposant, pour ne pas neutraliser le bouquet d'un Pinot gris. Vous pouvez toujours y glisser votre nez (pas question de vous priver du bouquet d'un bon vin rouge!), mais son ouverture est assez resserrée : le vin blanc jeune, vieux, sec ou fruité n'est donc pas dénaturé.Il permet au vin de pénètrer en bouche à une vitesse moyenne, et donc de toucher le bout de la langue avant de se diriger vers l'arrière. Vous pourrez percevoir l'ensemble des saveurs. Bref, votre verre universel a toutes les caractéristiques d'un verre… ovoïde ! A condition de le choisir assez haut pour ne pas effacer les bulles d'un champagne.
Enfin, n'oubliez pas quelques règles essentielles :
Votre verre doit être transparent pour mieux apprécier la robe du vin.
On garde les verres à fond noir pour les dégustations à l'aveugle.
Un bon verre à vin est un verre à pied, qu'on tient par la tige pour éviter de réchauffer le vin.
Surtout, réservez les verres plats et les gobelets en plastique pour l'eau et les sodas, ils ne mettent pas le vin en valeur.
Et pour finir : le verre idéal est le plus fin possible, pour se faire oublier au contact des lèvres. A vous le cristal !
Source: Alexandra Reveillon